đŸ“šđŸ‘Ÿ EMMANUELLE IGER đŸ‘ŸđŸ“š Tarot Reader Interview – Les Mots Clefs du Tarot

L’interview se dĂ©compose en 3 parties :

1- Une interview classique : Le tarologue répond à des questions de présentation.

2- Une interview avec le Tarot : À travers un tirage, le Tarot prĂ©sentera le tarologue qui commentera les cartes. 😉

3- L’interviewĂ© donne son avis sur notre travail ! #TarotLEGOforever

Elle a beaucoup Ă©tĂ© citĂ© dans les prĂ©cĂ©dentes interviews, elle a formĂ© beaucoup de tarologues dont la Team #TarotLEGO. C’est la rĂ©fĂ©rence française en matiĂšre de Tarot Rider Waite Smith ! Voici l’interview d’Emmanuelle Iger :

1- INTERVIEW CLASSIQUE D’EMMANUELLE IGER

Que fais-tu dans la vie ?

Du tarot, c’est mon mĂ©tier Ă  plein temps. Je donne des consultations, des ateliers de pratique, des cours d’initiation, en plus des divers projets de publication qui prennent pas mal de temps en coulisses.

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Depuis quand pratiques-tu le Tarot ?

SĂ©rieusement depuis 2012. J’étais en plein travail psychologique, et de fil en aiguille, j’ai glissĂ© de la psychologie Ă  l’ésotĂ©risme. Dans les sources Ă©sotĂ©riques, on tombe trĂšs rapidement sur le Tarot. Au dĂ©but, ça ne m’a pas trop parlé  jusqu’à ce que je me rende compte que dedans, il y avait un systĂšme. Or, un systĂšme, ça se cracke ! GEEK FOREVER

Avant de me lancer, j’étais chef de projet dans une boĂźte web. Elle Ă©tait vraiment sympa, on avait tous des liens trĂšs forts. Un de mes premiers cobayes, c’était un des collĂšgues. Un soir on l’avait invitĂ© Ă  dormir Ă  la maison ; il a vu mon tarot et m’a dit qu’il se sentait un peu perdu en ce moment, et qu’il aimerait bien tester. Paf, il s’est pris une grande croix celtique ! Et il se trouve que ça a vraiment bien mis en lumiĂšre ses aspirations et ses besoins. AprĂšs, on est partis se coucher ; je l’ai entendu marmonner dans son lit « p*** mais oui c’est ça qu’il me faut, c’est ça qu’il me faut ». Il Ă©tait Ă  fond !

Donc, l’outil marchait ! Alors j’ai eu envie de partager ce que j’avais trouvé  mais j’ai eu l’impression qu’en France, le tarot c’était
 compliquĂ©. J’avais tout appris Ă  partir de sources amĂ©ricaines, « straight to the point », pragmatiques et efficaces. Mais chez nous, j’ai vu pas mal de choses du type « Ohlalala ! Moi un jour j’ai vu Jodorowsky. Donc j’ai Ă©tĂ© touchĂ© par la lumiĂšre donc je vais pouvoir enseigner le Tarot. Et donc les cartes te disent ohlala il faut plus que tu centres ta spiritualitĂ© dans ton chakra intĂ©rieur Madame ».

OK-AY donc d’une part, on trouvait des trucs complĂštement fumeux. D’autre part, il y avait quand mĂȘme des ressources de grande qualité  mais pas vraiment du genre accessible Ă  tous !

Donc je me suis dit que ce serait sympa de raconter le Tarot de façon un peu plus directe. J’ai commencĂ© par des confĂ©rences. Les gens Ă©taient contents. Ils ont commencĂ© Ă  revenir pour des tirages ou Ă  envoyer leurs copains. Les cours marchaient bien aussi parce que les gens les trouvaient faciles, ce qui me va bien parce que mon but est de casser cette idĂ©e d’insurmontable qui colle au Tarot.

Ensuite, mon mari a eu une opportunitĂ© de boulot au Japon pendant six mois et je l’ai suivi. C’était un peu l’occasion rĂȘvĂ©e d’écrire le bouquin sur le Rider-Waite, pour fournir un peu cette introduction dont j’avais manquĂ© en France. Il a donc Ă©tĂ© Ă©crit entre la coloc, les cafĂ©s, et surtout la cantine de l’Institut ocĂ©anographique de Yokohama (lĂ  oĂč il faisait son stage
 les gens Ă©taient sympa et il y avait le wifi). Et visiblement il a bien plu, ce qui a beaucoup surpris l’éditeur ! Car il pensait que c’était un tarot que personne ne connaissait, et qui n’intĂ©resserait pas grand’monde
 hahaha.

Son succĂšs m’a donnĂ© de la visibilitĂ©, et c’est Ă  partir de lĂ  qu’un autre Ă©diteur m’a contactĂ© pour me dire « Est-ce que tu veux participer au truc vraiment le plus contraire Ă  ta personne que tu puisses imaginer : la collection « My life is Beautiful »? ». WOW
Moi les trucs girly, je ne sais pas ce que c’est.
Je flaire le challenge ! Et donc j’accepte !

Constat : On me demandait une Ă©criture journalistique tendance. Je ne sais pas faire. A la fac j’ai appris le style universitaire, le genre avec des notes de bas de pages, ce qui peut ĂȘtre ennuyeux
 Du coup, c’était intĂ©ressant de voir autre chose. Aucune idĂ©e de comment faire, il fallait que je mette dans l’ambiance alors j’ai Ă©tĂ© voir les gens qui savent : cosmopolitan.fr. J’ai tĂ©lĂ©chargĂ© tous les articles pour Ă  nouveau cracker le systĂšme ! GEEK FOR LIFE

Ma dĂ©couverte : On peut avoir l’impression que c’est superficiel, mais en fait pas du tout. C’est extrĂȘmement codifiĂ©. Les techniques sont trĂšs claires, par exemple ça marche par combos, comme dans les jeux vidĂ©o de combat ! Plus tu mets d’expressions toutes faites Ă  la suite, plus tu as de points ! Parce que c’est une Ă©criture faite pour se lire trĂšs trĂšs vite, et qu’une phrase toute faite ne te surprend pas, donc c’est tout schuss. Normalement, quand on Ă©crit, on Ă©vite ça Ă  tout prix
 mais lĂ  c’était le contraire ! C’était extrĂȘmement dur de tout dĂ©construire ainsi. Mais je peux dire que c’était formateur ! Depuis, je crois que j’écris de maniĂšre un peu moins ennuyeuse. Ahahah

De quelle façon tu travailles avec le Tarot ?

Normalement quand tu fais du divinatoire c’est toi qui parles parce que c’est toi qui as le savoir, la voyance, le truc. Et comme les anges parlent via toi, l’autre se tait et il Ă©coute. Perso, je ne fais pas de divinatoire car ça ne me parle pas, ce n’est pas ma grille de lecture.

De l’autre cĂŽtĂ©, j’ai vu des gens qui font du Tarot psychologique, et prennent les choses complĂštement dans l’autre sens. Ils disent que ce qui est important c’est ce que la personne projette sur les cartes (tout Ă  fait d’accord). Mais du coup, ils prennent la carte, ils la mettent devant la personne et ils lui disent « Ok et tu vois quoi ? ». Du coup parfois la personne ne voit rien parce qu’elle est juste mal Ă  l’aise.

Moi, je fonctionne un peu différemment.

1Ăšre chose : Je raconte Ă  la personne l’histoire qu’il y a dans les cartes. On peut mĂȘme avoir l’impression qu’il n’y a que moi qui parle alors qu’en fait, je crois, ma position c’est d’ĂȘtre celle qui parle pour la personne. Elle a 100% de mon attention. MĂȘme si l’autre choisit de ne pas parler, j’entends son feeling et sa rĂ©action quand une carte lui parle ou pas. Ce n’est mĂȘme pas de l’intuition, c’est juste Ă©couter vraiment.

Ça peut mĂȘme aller jusqu’à ce que l’autre croie c’est moi qui parle alors qu’en fait c’est lui. C’est un peu un tour de passe-passe, qui sert Ă  autoriser la parole. Par exemple, parfois des gens n’imaginent pas pouvoir se plaindre, parce qu’on leur a appris que c’était Ă©goĂŻste et que dans la vie il faut se sacrifier. Eh bien si les cartes « se plaignent » Ă  leur place
 la parole est sortie sans que la petite voix dans leur tĂȘte puisse le leur reprocher.

2Ăšme chose, qui me paraĂźt trĂšs intĂ©ressante : raconter l’histoire qu’il y a dans les cartes permet de servir Ă  la personne une autre histoire de sa vie.

En mĂȘme temps qu’on vit notre vie, on se raconte l’histoire de notre vie. Parce que notre cerveau a besoin de faire sens avec les Ă©lĂ©ments dont il dispose, quand on va penser Ă  notre vie, il va gĂ©nĂ©rer une narration principale en s’arrangeant pour sĂ©lectionner les Ă©lĂ©ments qui s’insĂšrent bien dedans. Et donc, mettre de cĂŽtĂ© ceux qui ne vont pas dans le mĂȘme sens – et il y en a forcĂ©ment, parce que la vie, c’est compliquĂ©.

Tu vas dire par exemple : « Toute l’histoire de ma vie c’est l’histoire d’une victime, la preuve, j’ai vĂ©cu ceci et cela (en oubliant tel et tel Ă©vĂ©nement qui prouverait plutĂŽt que tu sais t’en sortir) ». Ainsi, parmi tous les Ă©lĂ©ments possibles, tu as sĂ©lectionnĂ© ce qui faisait sens dans le cadre de l’histoire que tu te racontes de toi-mĂȘme. C’est normal, c’est ce qu’on fait tous constamment, le cerveau marche comme ça, il est fait pour tirer un sens global d’élĂ©ments disparates, c’est trĂšs utile pour survivre, mais la consĂ©quence, c’est le biais de confirmation.

Moi, j’ai des cartes qui peuvent raconter des histoires. Je vais dire Ă  la personne « Oh ! Regarde, des trucs tombĂ©s au hasard (donc que tu n’as pas pu choisir avec tes biais de confirmation psychologiques, donc qui peuvent rappeler quand mĂȘme des Ă©vĂ©nements mis de cĂŽtĂ©). Regarde, quand on les explique intelligemment (c’est-Ă -dire en Ă©coutant ce que tu dis derriĂšre) on peut reconstruire une narration qui s’appuie sur une sĂ©lection un peu diffĂ©rente ».

Et si cette narration est plus utile que l’ancienne (et on va faire en sorte qu’elle le soit), alors ça peut rendre beaucoup plus libre. Les cartes montrent qu’il y a un autre point de vue possible. La personne fait ce qu’elle veut avec, mais au moins elle a vu que sa narration principale n’était pas la seule possible, donc qu’elle avait le droit de bouger.

Ça, ça correspond aux postulats de ce qu’on appelle aujourd’hui la thĂ©rapie narrative, il y a un travail Ă  faire lĂ -dessus, qui pourrait donner sa lĂ©gitimitĂ© au Tarot dans le domaine de la psychologie non Ă©sotĂ©rique.

TDM (Tarot de Marseille) ou RWS (Rider Waite Smith) ?

A la base, le Tarot de Marseille est fait pour jouer aux cartes, le lire c’est dĂ©jĂ  forcer ! D’ailleurs, une fois, j’ai jouĂ© au tarot de Marseille avec Isabelle Nadolny. Elle Ă©tait en plein dans les recherches pour son (magnifique) livre, Histoire du Tarot, et venait de mettre la main sur les rĂšgles historiques du jeu de Tarot, les vraies. Alors on a Ă©tĂ© au cafĂ©, on a pris un jeu de Marseille et on a appliquĂ©.

Eh bien c’est un simple jeu de bataille, en gros. L’Empereur c’est 4, ça vaut beaucoup moins que l’Étoile qui est 17 donc l’Étoile gagne. On a fait un round comme ça, puis on a arrĂȘtĂ©, on a fait autre chose
 parce que ce n’est pas un jeu hyper intĂ©ressant. Le Rider Waite Smith par contre, il est fait pour travailler ! Tout devient plus facile.

Quel est ton Tarot préféré ?

Cruel Thing ! C’est un peu Deviant moon en sexy. Il n’est plus Ă©ditĂ©, j’ai eu un mal fou Ă  le trouver, mais c’était un coup de cƓur ! C’est celui que j’utilise pour moi, mais jamais pour quelqu’un d’autre parce qu’il est chargĂ© d’énergies dures. Il est dark, beau mais tranchant et il fait mal !

J’ai achetĂ© les BD alors que je ne parle pas espagnol, et c’est hyper poĂ©tique en plus donc je ne comprends quasiment rien. C’est un personnage qui apparaĂźt dans le monde et ne comprend pas trop ce qu’il est, vampire, dĂ©mon ou autre chose. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il est tirĂ© en avant par une sorte de force orgasmique qui le dĂ©passe, et pourchassĂ© par une sorte d’Enfer qui veut le rĂ©cupĂ©rer. Les cartes de ce Tarot reprennent les personnages de la BD et je leur trouve une force extraordinaire. Le jeu est Ă©puisĂ©, mais le dessinateur a partagĂ© toutes les cartes sur son Facebook @artoflucianovecchio.

Quelle est ta carte préférée ?

Dans mon jeu, celle que je prĂ©fĂšre c’est le 2 de Deniers car elle est extraordinaire de lĂ©gĂšretĂ©. Son Ă©nergie permet de se sortir de l’idĂ©e qu’il faut des objectifs qui ne sont pas lĂ  oĂč on est maintenant. Le personnage sur la carte est content parce qu’il fait ce qu’il fait au moment oĂč il le fait (« quand je jongle, je jongle »). Une des rares choses que j’ai apprises dans la vie c’est que ça ne marche pas de se sacrifier maintenant pour ĂȘtre heureux plus tard ! C’est maintenant qu’on est heureux. LĂ  maintenant.

Quel est ton oracle préféré ?

Je ne sais pas utiliser les oracles.

Tarot psychologique ou Tarot divinatoire ?

On a répondu plus haut. Chacun son interprétation, la mienne est terre à terre.

Peux-tu nous parler de la naissance du Tarot Festival ?

Fabienne et Judith sont deux amies qui vivent dans le Gers. Elles ont vu sur mon site internet qu’il y avait des initiations sur un Tarot qui leur parlait plus qu’un Tarot de Marseille. Mais du Gers, Paris c’est loin ! Alors, elles se sont demandé : est-ce qu’on ne pourrait pas la faire venir jusque chez nous ? Qui ne tente rien n’a rien : Fabienne m’a Ă©crit
 et je lui ai rĂ©pondu tout de suite « Mais aucun problĂšme » !

Tiens, c’était plus facile que prĂ©vu ! Du coup, elles se sont dit : puisqu’Emmanuelle se dĂ©place et qu’elle va faire sa grande initiation, autant en profiter et rajouter des petits Ă©vĂ©nements autour. Seulement, au fur et Ă  mesure qu’elles rĂ©flĂ©chissaient, qu’elles avaient des idĂ©es et qu’elles laissaient parler leur crĂ©ativitĂ©, le truc prenait de plus en plus d’ampleur ! Et BAM, tout d’un coup, ça a donnĂ© le premier Tarot Festival, fin 2018.

Fabienne et Judith ont fait un travail extraordinaire de communication et d’organisation, et c’était la premiĂšre fois qu’on avait un tel Ă©vĂ©nement en France, un festival de tarot qui ne soit pas axĂ© sur la voyance. Nous avons donc dĂ©cidĂ© de remettre ça pour une 2Ăšme Ă©dition en septembre 2019
 et il y aura du trĂšs beau monde ! http://www.tarot-festival.com

Nouveau : la conférence « Comment se lancer comme tarologue professionnel ? »

Il y a beaucoup de piĂšges et de croyances sur le fait de monter un business comme ça. Fabienne et moi avons une pratique professionnelle qui nous permet de gagner notre vie ; nous allons donc raconter notre parcours, ce qui est possible, les erreurs Ă  ne pas faire. Ce n’est pas pour dire aux gens « ce qui marche c’est ce qu’on fait donc faites ça », c’est plutĂŽt pour montrer comment adapter sa communication Ă  ce qui est juste pour soi, plutĂŽt que juste suivre les conseils qu’on peut trouver en ligne.

Pour réserver la conférence cliquez ici

La carte qui t’a donnĂ© du fil Ă  retordre  ?

Le 9 de bĂątons. J’ai mis des annĂ©es Ă  comprendre que c’était un dĂ©fi. C’est pour ça que ce n’est pas Ă©crit comme ça dans le livre ! Ça ne change pas le fait que dedans, il y ait de l’amertume. Par dĂ©finition, le challenge implique de se dire « bon sang mon ambition m’a emmenĂ© dans ce truc lĂ , zut alors, si seulement je pouvais avoir un dĂ©sir plus simple ! ». Mais la notion principale, c’est le challenge. Et j’ai mis trop longtemps Ă  le comprendre, parce que j’étais occupĂ©e :
‱ A craquer le systĂšme du Tarot, ce qui n’était pas une petite chose,
‱ A Ă©crire le bouquin jusqu’au bout, ce qui n’était pas petit non plus,
‱ A monter une boĂźte avec comme but l’autonomie financiĂšre, ce qui est quand mĂȘme quelque chose !
Bref, pendant tout ce temps, le 9 de BĂątons Ă©tait sous mon nez et je ne le voyais pas. Je l’ai vu quand il est sorti pour quelqu’un d’autre, quelqu’un qui se nourrissait de challenge.

As-tu un petit conseil pour les apprentis tarologues ?

Assumer que ton tarot, c’est le tien, pas celui des autres. Si tu essaies de tirer le tarot de Jorodowsky, d’Emmanuelle Iger ou d’Oraclinzel Professor, alors que tu es une personne diffĂ©rente, ça ne va pas marcher.

Appliquer ce qu’on a appris, c’est la porte d’entrĂ©e. Mais ce n’est pas l’objectif. Le tarot est censĂ© nous apprendre Ă  penser par nous-mĂȘmes. Ton tarot se construit, il ne se soumet pas au style de quelqu’un d’autre. Je pense qu’au moment oĂč on a compris ça, on se libĂšre de beaucoup de pression.

Super, Ă  prĂ©sent faisons entrer le Tarot dans l’interview !

2 – INTERVIEW PAR LE TAROT D’EMMANUELLE IGER

Toi : 10 de BĂątons

Je me suis engagĂ©e Ă  fond avec tout ce que ça implique. DĂ©jĂ , il faut assumer. Et c’est fatigant. Le bouquin girly m’a complĂštement rincĂ©e par exemple, c’était un travail Ă©norme malgrĂ© les apparences. Et ce n’est pas fini. Travailler sĂ©rieusement demande de rassembler tous les bĂątons et d’avancer pas aprĂšs pas, jour aprĂšs jour, qu’on ait un objectif en tĂȘte ou plus du tout. Ce n’est pas lĂ©ger.

Ta force : 3 d’ÉpĂ©es

Je ne suis pas lĂ  pour faire plaisir. Souvent, les gens ont envie de dire des trucs qui font plaisir, et quand on tire une carte dĂ©sagrĂ©able, comme celle-lĂ , c’est la panique. Mais c’est tellement plus intĂ©ressant d’assumer, d’aller voir lĂ  oĂč on n’avait pas envie. Dans les tirages, je fais souvent « Oh t’as vu, c’est drĂŽle », mais c’est pour dĂ©dramatiser, parce qu’on parle de choses pas rigolotes.

Ta vision du Tarot : As d’ÉpĂ©es

C’est un outil de clartĂ©. Je le prends comme un outil intellectuel, pas un support pour « mes ressentis ». Il y a toi, moi et cette espĂšce de 3Ăšme point de vue absolument incontrĂŽlable parce que tu n’as pas choisi les cartes. Avec sa tendance Ă  taper « lĂ  oĂč on ne l’attend pas », il te force Ă  repenser les choses, donc casse prĂ©jugĂ©s, masques et fantasmes, tous les filtres qui empĂȘchent de regarder les choses en face.

Ce que tu apportes à l’autre grñce au Tarot : XIII le Mort

De se dĂ©barrasser des vieilles choses. S’il y a des emplacements « Passé » dans les tirages, c’est aussi pour permettre de dire : « ça, c’est dĂ©finitivement derriĂšre moi », alors que quand ce n’est pas explicitement dit, on peut continuer Ă  le penser au prĂ©sent. Aussi, si le Tarot ne te disait que ce que tu as envie d’entendre, tu serais encouragĂ©e Ă  rĂ©pĂ©ter toujours la mĂȘme chose
 Alors que raconter l’histoire autrement montre qu’on peut prendre les choses diffĂ©remment, donc autorise Ă  se dĂ©barrasser de la vieille narration si elle ne nous convient plus.

Comment tu travailles avec l’autre : XXI le Monde

En m’oubliant pour incarner son monde. Quand je fais un tirage, je parle beaucoup, pour faire croire que c’est moi qui fais le boulot, mais c’est un tour de passe-passe. En rĂ©alitĂ©, c’est l’autre qui fait tout. La personne ne vient pas me voir pour me demander mon opinion. C’est elle qui parle Ă  travers les cartes, mĂȘme s’il y a une mise en scĂšne pour faire croire que non – ça, ça sert juste Ă  autoriser la parole.

Et enfin pour conclure, peux-tu nous dire ce que tu penses du #TarotLEGO ?

Je trouve ça parfait parce qu’ajouter blagues, pop culture et figurines c’est assumer complĂštement le fait que le tarot soit un jeu. Et je pense que c’est cela l’arme qu’il nous faut, Ă  nous, pour dĂ©construire l’influence de ceux qui l’utilisent pour nourrir leur ego et crĂ©er de l’emprise. Plate-formes de voyance hors de prix, arnaqueurs ou simple power trip, c’est toujours le mĂȘme argument : le tarot serait un livre magique venu de la nuit des temps et donc imbu d’une magie trĂšs puissante, par consĂ©quent il faudrait se soumettre Ă  celui qui tient les cartes car il aurait « la vĂ©rité » entre les mains. Ce fantasme absurde a fait Ă©normĂ©ment de mal en contaminant l’image que le grand public se fait du tarot. Mais avec son impertinence, le tarot lego prouve qu’on peut utiliser les cartes avec recul et lĂ©gĂšretĂ©, qu’on peut rĂ©flĂ©chir tout en n’Ă©tant pas dupe, et que travailler sur soi n’exclut pas forcĂ©ment de passer un bon moment !! De quoi rassurer aussi ceux qui n’osent pas…

Pour suivre Emmanuelle Iger (les Mots Clefs) sur les réseaux sociaux, voici ses comptes :

Instagram https://www.instagram.com/lesmotsclefs/

Facebook https://www.facebook.com/lesmotsclefs/

Pour apprendre/pratiquer le Tarot : http://les-mots-clefs.com/cours-tarot-paris/

Pour une consultation de Tarot : http://les-mots-clefs.com/tirage-tarot-paris/

Un grand merci Ă  Emmanuelle de s’ĂȘtre prĂȘtĂ©e au jeu de cette interview mais surtout pour tout ce qu’elle a pu m’apprendre et m’apporter autour du Tarot ! Super rencontre, gratitude immense !

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