
De sa rencontre avec le tarot à la publication du sien : le tarot de la sorcière. Veuillez découvrir ci-après un être créatif (et hyper organisé) : Bérengère Demoncy !
Ici, elle se livre sur son parcours, son cheminement créatif jusqu’à la sortie de son jeu. Comme sur son compte TikTok sur lequel elle conseillait les étudiants en art and co, c’est avec générosité et simplicité qu’elle nous livre de précieux conseils pour réussir un projet d’une telle envergure.
Un crossover Gandalf, Stéphane Bern et Pomona Chourave pour le plaisir des yeux, de notre intuition et de la culture païenne.
Régalez-vous !
INTERVIEW CLASSIQUE DE BÉRENGÈRE DEMONCY
Qui es-tu ?
Je suis une personne de contradiction qui ne se soigne pas (pourquoi soigner ses particularités ?) : J’ai une phobie sociale mais je dépéris si je ne vois personne. Je déteste les mélanges de légumes et le poivron mais j’adore le gaspacho. Je pense que l’erreur fait progresser mais je peste à chaque fois qu’on me dit que mes designs ne sont pas assez bien. J’aime les bijoux un peu bling mais je n’en porte jamais. J’aime aussi la bonne bouffe, le tarot, discuter avec mon pendule, les univers imaginaires, l’Histoire et les mangas. Et un tas d’autres trucs, en fait. Je ne suis pas cette personne qui s’est ennuyée pendant le confinement. Surtout, J’ADORE apprendre des trucs.

Dans la vie, je suis directrice artistique, illustratrice, et j’élève un enfant. La créativité est très utile dans les trois domaines, et ça tombe bien, car je n’en manque pas. Je nourris une passion pour le processus créatif. Je pourrais en parler pendant des heures ! Vraiment. D’ailleurs j’arrête pas de le faire dans cette interview, je te préviens.
Pour mon palmarès pro, depuis 2013, je suis la directrice artistique des livres Gastronogeek, auxquels je donne l’aura de grimoires fabuleux. Avant, j’ai bossé en presse jeunesse, dans le marketing, le blogging illustré.
Mon travail graphique s’inspire de la pop culture et de l’univers ésotérique du tarot. J’aime le noir et blanc, parce que c’est ainsi que s’exprime ma vision, et parce que je suis vraiment très nulle en couleur, même si je travaille dessus !
Mes passions sont totalement liées avec mon travail, puisque j’aime dessiner, tirer les cartes, créer, inventer des histoires, et écrire. J’aime aussi l’Histoire, tricoter, le cinéma fantastique et SF et mon fils (oui c’est une passion).
Quand a commencé ton histoire avec le Tarot ?
Je me suis intéressée au tarot à l’adolescence, mais ce n’était vraiment pas simple de s’y mettre à l’époque : pas du tout à la mode et totalement connoté, il était à la fois difficile de s’en procurer un (ma mère avait un Grimaud —je me demande ce qu’il est devenu—j’ai fait mes premiers tests avec), et difficile d’apprendre, puisque… il n’y avait pas internet. J’ai trouvé un unique livre sur le tarot de Marseille à la bibliothèque (un de mes endroits préférés quand j’avais 16 ans), mais je n’ai eu le droit de l’emprunter qu’une semaine et j’ai laissé tombé super vite tant la méthode était absconse.

Je n’y suis revenue que vingt ans plus tard, après avoir brisé quelques barrières mentales minutieusement érigées par mon entourage autour de l’ésotérisme et de la notion de « don ». Une sombre histoire d’arrière grand-mère qui voyait les esprits et interdisait au tout un chacun de tirer les cartes si on n’avait pas « le don ». Je me demande ce qu’elle pense de tout ça d’où elle est, la pauvre !
Au départ, j’ai commencé le tarot par curiosité et par lien avec cette mini aventure d’adolescente, puis très vite j’ai senti que ce serait un excellent moyen de renouer avec mon intuition.
Bizarre d’avoir coupé avec son intuition quand on est une créative, mais c’est ce qui s’était passé. Ça a été d’une efficacité redoutable. On peut dire que je suis libérée délivrée de cette coupure absurde qui a duré presque vingt ans, provoquée par les peurs des autres et les jugements (la carte de la Justice pèse constamment sur moi, à me juger et me préjuger. Et pour anticiper la question : oui je sais qui elle représente).
Je travaille surtout avec l’introspectif, le tarot est vraiment mon outil de prédilection (et de plus en plus le pendule, qui est un peu devenu mon meilleur pote). Je n’aime pas faire de prédictions avec le tarot car j’ai du mal à me projeter là dessus, sans doute toujours à cause de l’arrière grand-mère qui me juge de là haut !
Peux-tu nous parler du tarot que tu as créé ?
J’ai eu l’idée du tarot de la sorcière en 2019 (le temps de l’édition est long !), année pendant laquelle je me suis fait deux réflexions :
La première, c’est que j’utilisais des cartes de tarot lors de mes rituels mais que j’avais du mal à faire le lien avec les correspondances classique tarot / intention. J’ai identifié un manque.
La seconde, c’est que j’ai créé des cartes de tarot lors du inktober de cette année là, surtout pour le fun, mais je voulais BIEN le faire. Je ne les ai donc pas créées au hasard, mais comme de véritables cartes utilisables. Je me suis rendu compte que les créer me liaient encore plus à leur signification, elles m’ont permis d’être encore plus à l’aise avec le tarot. En gros, la création m’a servi d’apprentissage, et j’ai d’ailleurs gardé cette maxime !
Lorsque ces deux expériences se sont croisées dans mon esprit, il m’est apparu comme évident qu’il serait bien pratique pour moi d’avoir un tarot construit comme un outil bien pensé pour mes rituels, avec tout ce que j’étais capable de projeter dans chaque carte pour mieux les comprendre et les faire comprendre.
L’idée de l’utiliser comme autel de poche est également issue d’un manque : je ne suis pas motorisée, donc lorsque je voyage, c’est avec le minimum vital pour pouvoir porter ma valise en toutes circonstances. Des cartes sont l’autel de poche le plus léger et rangeable (dans un livre) qui soit !
Le tarot de la sorcière est donc au départ un outil personnel de pratique !
Par la suite, j’ai précisé ma pensée et la manière dont je voulais structurer le jeu, autour des saisons et des éléments. Je l’ai construit directement en mandala, sur des mini bouts de papiers découpés ! (J’ai une réflexion très schématique, j’ai besoin de voir, schématiser, manipuler pour construire ma pensée).
J’ai ensuite rencontré mon éditrice (parce que quitte à faire un tarot, pourquoi ne pas le publier ?) et j’ai tout créé en totale liberté, et graphique et dans l’écriture du livret, jusqu’à l’écriture inclusive. J’avais l’impression d’être un savant fou qui créait son truc, j’avoue que je pensais qu’il resterait hyper confidentiel.
Dans cette liberté totale, je l’ai construit entre le Rider Waite et le Marseille car c’est la façon que j’ai affinée de lire moi-même les cartes. En fait, le tarot de la sorcière, c’est moi. C’est finalement un jeu super intime, et c’est d’autant plus étonnant qu’il ait trouvé tant d’écho auprès de nombreuses personnes.
N’étant ni totalement à l’aise avec le système Rider Waite, ni totalement avec le système Marseille, au fur et à mesure de mon apprentissage puis de ma maîtrise des tirages (que je préfère toujours très simples), les deux méthodes se sont mélangées pour se coller à ma manière de penser. À nouveau ce lien avec mon intuition.
Soit dit en passant, je ne considère pas qu’un tarot doit nécessairement se lire de la manière dont l’auteurice l’a pensé. Je trouve ça bien de se l’approprier. J’espère que les utilisateurices le lisent de la manière qui est la plus naturelle pour eux, que ce soit avec le système Rider Waite, Marseille, ou le mien !
On me parle souvent du style. Je me suis contenté d’utiliser mon propre style d’illustration. Ce sont mes dessins, ma vision, ma manière de représenter ma pensée. Le Pantone métallisé (le doré mat sur les cartes) est vraiment un truc de graphiste : la couleur unique permet de mettre en exergue les éléments importants de la carte, de lui donner du dynamisme. C’est d’autant plus intéressant sur des cartes foisonnant de détails. Guider l’œil du lecteur, c’est mon métier !
Bien entendu, au fil des détails, on en trouve qui ne sont pas expliqués dans le livret. Parfois mes inspirations se sont exprimées sans que j’ai eu envie de les expliquer. J’aime la part de mystère dans une carte, et si j’explique tout, je ne laisse plus la place aux utilisateurices de faire leurs propres pas vers les cartes et d’y coller leurs propres impressions.
Il y a de nombreux messages cachés dans les cartes. Je pense que je vais les dévoiler au fur et à mesure sur mon compte Instagram. Mais ces détails sont vraiment des marottes personnelles.
Par exemple, le 6 d’Eau est inspiré de la bague de ma grand-mère, qui était une aigue-marine. C’est pour ça que la main est toute potelée. C’est la main de ma grand-mère chérie. Penser à elle me plonge totalement dans le sens du 6 d’Eau.
L’Etoile, elle, est inspirée d’une colonne du portail royal de la cathédrale de Chartres que je pourrais regarder pendant des heures !
On trouve comme ça quelques références historiques dans des cartes, elles font partie de mes inspirations, en tant que passionnée d’Histoire ! Certains détails sont visibles avec un peu d’observation. Des cartes qui se poursuivent dans d’autres (faites un mandala !), ou dont la composition se répète. Je voulais que l’utilisateurice puisse avoir des choses à découvrir dans son tarot. Découvrir seul des mystères et des secrets, c’est en général assez réjouissant et ça nous remplit de fierté, ça nous permet aussi d’accéder à un autre niveau de compréhension. Je l’ai fait comme j’aurais aimé le découvrir dans un autre tarot.

Quelle est ta carte préférée dans ton jeu ?
Je pense que ma carte préférée dans le tarot de la sorcière est le 9 d’Eau. Ce chaudron fleuri et lumineux, avec un environnement riche et chaleureux, c’est un peu comme ça que j’aimerais que monde (et ma vie, mdr) soit tout le temps : bienveillant, heureux, plein d’énergie, et dans un cocon, avec un esprit bienveillant qui veille sur moi.
Juste derrière, je pense que j’ai un attachement particulier à Tempérance, à l’Étoile et au 4 d’Air. Je me sens juste super fière d’avoir réalisé des cartes aussi belles ! Longtemps, j’ai trouvé mes illustrations moches ou pas assez abouties. Ça fait plaisir d’être fière de son travail. C’est le cas pour ces quatre cartes.
Il y a beaucoup de cartes que j’aime énormément, c’est l’avantage de choisir l’apparence des cartes !
Quelle est la carte qui a été la plus difficile à créer ?
Il y en a plusieurs !
J’ai beaucoup galéré sur le Pape, que je n’arrivais pas à dessiner. Au départ, il était de face ! Je l’ai retourné (un peu en mode « bah t’es puni, tiens ! »), et au final s’est créé une image beaucoup plus intéressante, avec cette position entre « marre de tout » et « regardez plus haut ! », et les tatouages de signes astrologiques qui n’étaient pas du tout sensés être là au départ (encore la cathédrale de Chartres !). À nouveau, l’intuition a joué son petit rôle ici. Et surtout, je me dis que la carte m’a fait comprendre que j’étais sur la mauvaise piste. Elle est bien mieux ainsi qu’elle ne l’aurait été si j’avais réussi mon intention de départ !
De manière générale, les deux cartes qui me posent problème dans la lecture des tarots sont l’Empereur et le Pape. Parce qu’elles me hurlent constamment à la figure « PATRIARCAT !!! » Et que c’est in-su-por-table. J’ai donc pris un grand soin à créer ces deux cartes là.

La 2e carte qui a été difficile à créer et que j’ai également recommencé, c’est le Diable. Je pense que j’avais la pression parce que c’est une de mes cartes préférées, et sans doute MA préférée dans le tarot de Marseille. Je la vois toujours comme une carte positive car elle représente le feu intérieur qui m’habite depuis quasiment toujours et sur lequel je n’ai jamais pu poser de mot. Mais cette carte, elle, le représente parfaitement.
Je n’aime pas trop cette carte dans le Tarot de la sorcière, et je voulais la redessiner (j’ai d’ailleurs toujours en tête mon projet de refonte !), mais j’ai manqué de temps. Ça m’a rassuré de voir, à la sortie du tarot, qu’elle transmettait quand même le message que je voulais passer !

@oraclinzel is speaking
Combien de temps a pris la création de ton tarot ?
J’ai eu l’idée fin 2019, et le tarot est arrivé en librairie en novembre 2021, donc en tout 2 ans se sont écoulés entre l’idée et la distribution.
Mais dans la réalité du terrain, j’ai défini sa structure complète pendant le confinement de 2020 !
J’ai dessiné une vingtaine de cartes pendant cette année, j’ai rédigé le livret en janvier 2021, puis j’ai travaillé comme une acharnée entre janvier et mai 2021 pour terminer les illustrations à l’heure (oui, ça prend tout ce temps entre le BAT et la sortie !)
C’était un peu le parcours du combattant, je dessinais tous les matins sur Twitch, et j’avais des viewers qui m’encourageaient chaque jour. C’était complètement dingue, dans tous les sens du terme : à la fois la panique et totalement galvanisant ! D’ailleurs, je vois nettement la différence de niveau de dessin entre la première carte en 2020 et les dernières en 2021.

Le temps de la création du tarot ne m’a pas paru hors du temps, ni interminable, ou au contraire trop court, car réaliser des illustrations et des maquettes de livre, c’est mon métier ! J’ai l’habitude des deadlines à respecter, du lien avec l’éditeur et de la gestion de planning (je suis indépendante). J’avais donc mon petit chemin de fer dans mon bujo, et chaque jour je coloriais la case de la carte que j’avais dessinée.
Ah oui, il faut peut-être préciser que j’ai tout fait de A à Z dans ce tarot ! J’ai rédigé le livret, l’ai designé, maquetté, ainsi que le coffret, jusqu’à la cale étoilée à l’intérieur. J’ai tout choisi, c’était très plaisant.
Ayant réalisé ce tarot de A à Z, aurais-tu des conseils à donner pour les lecteurs désireux de se lancer ?
Ton jeu tu l’as publié mais tu aurais pu très bien l’auto-publier comme tu as pu le faire sur d’autres de tes projets. Pourquoi te ou tel choix ?
Excellente question pour le choix de l’édition ! Ça peut paraître anti créatif, mais ces choix là sont avant tout des choix économiques. Je pourrais avoir un discours très « arty » de la création, mais je ne suis pas pour l’élan créatif foufou qui s’exprime hors de toutes contraintes. Comme je disais, je pourrais en parler pendant des heures ! Par exemple, lorsque j’écris une histoire, je prépare toujours un plan ! Tu peux aller dans tous les sens, mais ton histoire ne tiendra peut-être pas la route sans savoir où tu vas. Commencer une illustration sans croquis si tu n’as pas la maîtrise du dessin au point de te priver de structure (et encore, même avec de grandes lignes floues, je croque toujours ma composition avant de commencer !), c’est aller quasi à coup sûr vers une illustration dont la composition se casse la gueule. Et quand j’écris ça, je suis certaine qu’il y aura des lecteurices qui se diront « mais n’importe quoi ! » (Rires)
Bref, de la même manière, lancer un projet qui coûte beaucoup d’argent à fabriquer ne se fait pas sans tenir compte des impératifs économiques. Un financement participatif, c’est une prise de risque, beaucoup d’investissement de temps, et une promesse qu’il faut tenir. Sur un projet aussi ambitieux qu’un tarot, ça demande une énergie et une ténacité très fortes. Les contributeurices, qui ne savent pas combien de temps on a besoin pour réaliser un tel projet —on vient de parler de 2 ans !— peuvent s’impatienter. Sans parler du fait qu’un financement participatif ne génère pas forcément assez d’argent pour vivre en se consacrant totalement au tarot. Et faut-il encore réussir son financement, ce qui n’est pas gagné quand on a zéro notoriété.

C’est très pragmatique !
Je pense que j’aurais fini par opter pour cette solution si je n’avais pas trouvé d’éditeur, mais j’aurais sans doute mis trois fois plus de temps à réaliser le projet, et ça aurait généré un maximum de stress.
J’ai donc préféré commencer par présenter mon projet ! Sans parler de la satisfaction que représente un premier projet accepté par un éditeur. C’est un peu la fierté.
Quels conseils pour créer un projet de A à Z ?
Commencer par le plan ! Ahah. Vraiment.

Un projet créatif répond à plusieurs grandes questions :
- Qu’est-ce que j’ai envie de raconter ?
- Quelle est le meilleur support pour le raconter ?
- De quelle manière je le raconte ? (Texte, dessins, collages, vidéos…)
- Est-ce qu’il y a une trame en filigrane ? (Exemple : dans le tarot de la sorcière, ce sont les saisons dans les majeurs et les éléments dans les mineurs)
- Prévoir ce que l’on représente carte à carte, pour éviter les redondances (prévoir le projet dans son ensemble)
- Déléguer à d’autres personnes les parties du projet que l’on se sent incapable de faire seul (ça peut être le graphisme, la rédaction, le sourcing imprimeur…)
- Faire un rétro planning. D’expérience, un projet sans deadline ne se termine jamais
- Ne regarde pas ce que font les autres ou comment ils le font. Ta spécificité est dans ta personnalité
- Passer à l’action ! Si tu ne commences pas, ça ne se terminera pas !
Le conseil bonus pour tout projet créatif : si tu veux que la thématique / l’histoire soit intéressante, mélange trois idées. Et ait le courage d’être précis dans ce que tu veux raconter. Ce n’est pas la peine d’essayer de plaire à tout le monde. Soit respectueux et inclusif, mais ça je le dis pour t’influencer parce que je trouve ça super important !
Le conseil bonus bonus : n’aie pas peur de démarcher des éditeurs. Si la réponse est négative, recommence, ou avance, commence un autre projet. Si l’éditeur te fait un refus avec un débrief constructif, essaie de suivre ses conseils et ne les refuse pas en bloc ! Etudie, essaye. Certaines choses te permettront de t’améliorer, d’autres ne seront pas pour toi, mais au moins tu le sauras. Ne te décourage pas.
INTERVIEW AVEC LE TAROT DE BÉRENGÈRE DEMONCY

1- Quelle créatrice de tarot es-tu ? 10 de Terre
Il semblerait que je sois une créatrice ancrée dans le concret, et ça me parle bien ! J’aime faire des tirages pragmatiques avec des conseils clairs et faciles à suivre, ancrés dans le réel. Ce que le 10 de Terre dit aussi de la créatrice de tarot que je suis, je crois, c’est ma volonté de permettre à ceux qui utilisent mon tarot de s’élever, de changer de point de vue, de se demander comment ils peuvent aller plus loin dans leur vie. Aller plus loin ce n’est pas forcément faire mieux, être meilleur, ou avoir plus. De mon point de vue, c’est creuser vers la connaissance de soi, pour être plus en paix et en amour avec soi.
2- Quelle est ta plus grande qualité ? 7 d’Air
Au début, je me suis dit « heureusement qu’il y a le tarot pour nous montrer nos qualités, parce que tout seul ce n’est jamais évident de les voir ! » Et puis là, paf ! 7 d’Air ! Je pense qu’une de mes qualités est effectivement de voir les choses et les gens au delà de ce qu’ils donnent à voir, qui peut parfois être une mauvaise impression, pour tout un tas de raison. Et justement, c’est là que cette qualité opère : « pour tout un tas de raison ». J’imagine toujours tout un tas de raisons aux gens qui peuvent expliquer leur manière d’agir ou d’être, qu’elle soit bonne ou mauvaise. Je crois que les gens qui jugent au premier à-priori sont des gens sans imagination : pour chaque fait, chaque comportement, chaque mot, j’essaie d’imaginer au moins 5 raisons différentes qui peuvent expliquer ce comportement. Ça ne rend pas les mauvaises choses plus excusables, en revanche ça me permet d’être moins dans le jugement, et de garder la communication ouverte. D’ailleurs crois-moi, quand je coupe la communication avec quelqu’un, c’est que cette personne est vraiment allée trop loin !

3- Quelle est ta vision du tarot ? Reine de Terre
Je ressens toujours un sentiment de sécurité quand je vois cette carte. Je la vois comme une mère qui prends soin de l’autre. C’est une carte qui dégage une certaine puissance, celle du cerf, mais n’en fait pas étalage. Alors peut-être que je vois le tarot comme un outil à la fois puissant et capable de prendre soin de moi. C’est vrai que c’est sans doute l’outil le plus puissant que j’ai pu utiliser pour mon développement personnel depuis 20 ans, et en même temps il me permet de croitre, me rattraper, me faire grandir. À la fois racines et branches.
4 – Qu’est-ce que ton tarot apporte de plus que les autres ? 9 de Terre
Bonjour le tirage de Terre ! C’est sans doute la carte la plus « obvious » du tarot pour cette question, donc ça me fait rire qu’elle soit sortie. Je m’attendais à découvrir quelque chose de mon tarot que je n’avais pas vu moi même, et finalement il me dit « hey ! Je suis le tarot de la sorcière ! » Puisqu’ici on se retrouve devant un autel, avec chacun des quatre éléments représenté ainsi qu’un pentacle, une lune et un soleil. On est à fond dans le paganisme moderne. Ce que ce tarot a de spécifique, c’est son lien assumé avec le paganisme moderne, avec les saisons, les sabbats, et les éléments. À la fois il peut s’ancrer simplement dans une pratique païenne, à la fois il peut en être l’outil, il peut également révéler des choses en lien avec sa pratique. Bien entendu, il peut être un simple tarot. Mais il existe aussi en tant qu’outil magique. On pourrait l’imaginer là, posé sur cet autel, au milieu de la carte.

L’AVIS DE BÉRENGÈRE DEMONCY SUR BIBI
Il se trouve que j’adore ton point de vue hyper décomplexé —et décomplexant— sur le tarot. Ça rejoint vraiment la manière que j’ai de pratiquer aussi.
J’aime le côté concret, mais aussi à la cool des réponses, parce que parfois, quand la carte te dit « tu l’as dans le cul », bah c’est que c’est surement la meilleure manière de le dire.
Je fais des tirages parfois, en soirée, sur Twitch, et je sais que ça fait beaucoup rire les gens, comme si, parce qu’on tirait les cartes, il fallait automatiquement se projeter dans une sorte de forme éthérée d’existence et de langage.
Plus concrètement, je me souviens d’un tiktok où tu comparais un roi (de deniers ? Je ne sais plus !) à un ex, et j’ai tellement ri ! Moi qui ai eu beaucoup de mal avec l’interprétation des personnages de la cour, ça m’a complètement propulsée sur un autre plan d’interprétation. J’en profite pour te dire merci.
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